
Le genre de tatouage le plus populaire dans le monde d’aujourd’hui est le tatouage tribal.
Le tatouage tribal moderne s’inspire grandement des modèles traditionnels des peuples indigènes de Bornéo, d’Indonésie, du Pacifique sud et du nord-ouest de l’Amérique du Nord.
Ces graphismes aux traits épais, qui fascinèrent le capitaine James Cook et ses hommes au 18° siècle, ont relancé la mode du tatouage en Europe de l’Ouest et n’ont rien perdu de leur influence aujourd’hui.
Les tatouages tribaux marquaient autrefois les individus aussi bien hommes que femmes, en tant que membres d’une communauté et faisaient partie d’un vaste rite de passage très élaboré de l’adolescence à l’âge adulte. Les motifs eux-mêmes représentaient des symboles dont le sens était important au sein de chaque culture, groupe tribal ou communauté.
C’était souvent des symboles totems et d’esprits animaux, tout aussi populaire aujourd’hui chez les occidentaux qu’ils l’étaient chez les peuples Haida d’autrefois, chez les Ibans de Bornéo, chez les Kalingas des Philippines et chez les Polynésiens.
Utilisé comme rite de passage, l’art corporel montre des distinctions et différences nettes entre les deux sexes.
Les jeunes femmes sont généralement tatouées de marques qui, dans leur culture, soulignent la beauté et célèbre la fertilité.
Les décorations elles-mêmes sont souvent localisées sur les zones érogènes comme les cuisse, les fesses, l’abdomen ou les seins.
Contrairement à leurs camarades féminines chez qui le passage à l’âge adulte est marqué par une transformation physiologique, il est plus difficile de définir le moment exact où les garçons deviennent des hommes.
L’utilisation du tatouage en tant que cérémonie mémorable faisant intervenir la douleur et le sang offre une solution intéressante.
L’initiation qui sert de rite de passage pour les jeunes hommes non seulement leur inculque les vertus et les valeurs que la communauté respecte chez les mâles le courage, la force de supporter stoïquement la douleur et la souffrance, signe qu’ils seront de bons guerriers capables de protéger leur tribu du danger, mais elle leur fournit également l’identification en tant que membre adulte de leur communauté.
Dans les cultures où l’art corporel est un passage obligé, la position des individus au sein de la tribu est un problème vite résolu grâce aux tatouages.
Dans les cultures urbaines contemporaines où la ligne de démarcation entre enfance et âge adulte se fait de plus en plus floue et où la société n’offre généralement aux jeunes aucun rite de passage, certains prennent les choses en main.
On voit régulièrement des groupes d’adolescents garçons et filles, qu’ils soient amis, camarades d’école, membres d’un club sportif ou d’un groupe communautaire ou religieux, orner leurs corps de tatouages qui célèbrent leur sens de l’expérience partagée.
La plupart du temps ils choisissent pour leurs tatouages le même dessin ou symbole.