Exposition « Maori, leurs trésors ont une âme »

L’exposition « Maori, leurs trésors ont une âme », est présentée au Musée du quai Branly à Paris.

Puisque tout est rituel et qu’il faut comprendre avant de regarder, l’exposition « Maori, leurs trésors ont une âme », présentée au Musée du quai Branly à Paris jusqu’au 22 janvier, impose que le visiteur s’attarde, et touche, dès l’entrée, une large pierre de jade, fraîche, lisse, symbole de longévité et de beauté. Cette pierre, dénommée Hine Kaitaka, incarne la force vitale, le mauri, qui anime et relie toute chose. Si la civilisation des Maori, peuple premier, toujours vivant, de la Nouvelle-Zélande, a quelque chose à enseigner au monde, c’est que tout est interconnecté – les personnes, les objets animés ou inanimés, l’environnement. Rangi, le ciel père, Paya, la terre mère, ne se sont séparés que pour laisser entrer la lumière et les êtres vivants, mais ne furent jamais détachés.

Un de ces chefs-d’oeuvre d’art in vivo, une tête intégralement ornée de motifs en circonvolutions conservée depuis 1875 au Muséum d’histoire naturelle de Rouen (Seine-Maritime), a été restitué en mai au Musée Te Papa lors d’une cérémonie traditionnelle, en présence de Michelle Hippolite, codirectrice du musée néo-zélandais, qui a veillé à l’orthodoxie de l’exposition parisienne. En janvier 2012, à la clôture, le Musée du quai Branly en rendra vingt autres, issues de ses collections. Les ancêtres à la généalogie déclinée en incisions colorées rentreront parmi les leurs.

Bien sûr, le ta moko, l’art du tatouage maori, est évoqué, notamment par un très beau masque de vie moulé au XIXe siècle sur le visage du chef Te Manewha. Autre démonstration de cette étrange symbolique, les photographies de la Néo-Zélandaise Marti Friedlander, qui a immortalisé il y a trente ans les dernières femmes à être marquées du moko – le tatouage. Dans le même registre, il y a ces ustensiles de tatouage contemporains, ceux d’un maître du genre, Derek Lardelli, né en 1961, allume-gaz, boîte de pellicule photo, bouteille en plastique, tous bricolés, efficaces et populaires, qui cohabitent avec un entonnoir à alimentation en bois sculpté, qui servait à donner de la nourriture aux chefs maori dont les visages étaient tuméfiés par la piqûre du tatoueur (1500-1800). Les tatoueurs inscrivaient d’ailleurs une partie de leur répertoire sur des statuettes de bois sculpté, ou se réappropriaient les valeurs étrangères en les ornant de ces motifs – l’une représente Jésus et Marie, dotée d’un ta moko facial intégral !

Toujours pour témoigner du mana, cette force spirituelle qui confère de l’autorité et du prestige, les Maori ont tissé des capes. Il y en a ici de magnifiques, certaines anciennes, en plumes ou en fibres de lin, datant du XIXe siècle. D’autres ont été élaborées dans les années 1990 ou 2000 par des artistes maori, comme Kohai Grace, née en 1966, et qui s’est inspirée d’un tui, l’oiseau de Nouvelle-Zélande : l’aigrette blanche de la gorge se marie au bleu-vert métallique des plumes dorsales.

Relier passé, présent et futur peut s’avérer périlleux. Il n’était pas évident de montrer une pirogue en résine de polyester et fibres de verre de haute facture technologique aux côtés de figures de proue anciennes, de pagaies, d’hameçons de jade. Mais l’enthousiasme et le prosélytisme du Musée Te Papa donne son souffle à ce brassage. De même, la présentation des hei tiki, ces énigmatiques pendentifs de jade, a été doublée des photographies de Fiona Pardington (en 2005, le gouvernement néo-zélandais avait fait don au Musée du quai Branly de plusieurs clichés de sa série Hei tiki).

Enfin, « Maori » est une exposition politique. Un espace est consacré à l’occupation des terres ancestrales de Bastion Point, près d’Auckland, par les Maori, en 1978. « Avant, ils ne pouvaient pas dire « c’est notre terre » ; après, oui « , dit un commentateur dans le court film qui résume ces dix-sept mois de résistance à la police et à l’armée.

Tattoos France

Passionné par l’art du tatouage, son histoire, ses fonctions et ses symboles, j’ai créé ce site pour pouvoir partager ma passion avec le plus grand nombre. « Le tatouage n'est ni sauvage, ni barbare, ni civilisé. Le tatouage est hors du temps »

2 commentaires

  1. Une super expo très instructive avec un ilot entièrement consacré aux tatouages.

    Pour 10 euros j’ai pris le billet jumelé qui permet de visiter aussi une autre expo à l’étage qui est consacrée aux arts et aux civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et d’Amérique.

    Seul bémol, le manque d’éclairage qui ne permet de ramener de belles photos.

  2. site de tatouage polynésien, maori, samoan, marquisien, tous les peuples du pacifique réunis sous un seul drapeau, celui de l’encre ou l’âme ressort au plus profond du derme, posé au travers de tatouage uniques et personnalisé.
    studio sur Ollioules entre Toulon et Sanary mais aussi a Rognac a coté de Marseille/Marignane aéroport.
    le fenua tahiti mis a l’honneur avec ses tiki, requin, tortue, raie et autres mais aussi au travers du tatau traditionnel au peigne.

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