
Avant l’invention de la première machine à tatouer électrique en 1892, il faut se souvenir que tous les tatouages, se pratiquaient à la main.
Le tatouage traditionnel qui nécessitait des outils à main était un grand dévoreur de temps et coûtait donc très cher. Sa taille et sa complexité devenaient symbole de richesse personnelle.
Dans les cultures traditionnelles comme celle des Maoris de Nouvelle-Zélande, le tatouage révélait souvent des informations généalogiques. On pouvait identifier grâce à lui la filiation paternelle et maternelle, parce que le «Ta Moko» maori se pratiquait depuis toujours, mais également le rang politique, social et militaire.
Chez le peuple Iban de Bornéo un statut phénoménal pouvait être accumulé par un guerrier selon le nombre de têtes humaines qu’ils avaient récolté. Ses comptes étaient régulièrement mis à jour sur ses mains.
D’autres tatouages racontaient l’histoire de ses exploits au fil de sa vie. L’individu le plus tatoué obtenait le rang et le statut le plus élevé au sein de la communauté.
Il était d’une importance capitale pour les Ibans d’avoir le plus de tatouages possible parce qu’il croyaient que c’était le moyen d’illuminer leur chemin dans l’obscurité après la mort.
Contrairement au monde occidental moderne où la décision de se faire tatouer est individuelle et où le choix du motif et de l’emplacement relève des préférences personnelles, les marques de rang d’un individu dans une grande société sont presque toujours des actes nécessitant l’accord de l’appareil décisionnaire ou exécutif de cette communauté.
Les tatouages de rang sont les marques honorifiques d’un statut officiellement reconnu par des groupes de pairs reconnaissants ou approbateurs.